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La résurrection de Jésus

Summery

En écrivant à l'église de Corinthe, l'apôtre Paul a déclaré que sans la résurrection de Jésus, leur foi était vaine. La résurrection du Christ est au centre du christianisme, c’est pourquoi elle est régulièrement la cible d'attaques de la part des sceptiques et autres opposants à la foi chrétienne. Après une analyse des études les plus récentes sur l'historicité de la résurrection de Jésus-Christ, William Lane Craig défend le point de vue selon lequel les apparences de Jésus après sa résurrection, le tombeau vide et la naissance de la foi chrétienne ne peuvent mener qu’à une seule conclusion : la résurrection de Jésus est bel et bien une réalité historique.

Loren Eiseley écrivit : « L'homme est l'orphelin cosmique ». Il est la seule créature de l'univers qui se demande « Pourquoi ? ». Les autres animaux ont des instincts qui les guident, mais l'homme, lui, a appris à se poser des questions. « Qui suis-je ? Pourquoi suis-je là ? Quelle est ma destinée ? » se demande-t-il.

Depuis le siècle des Lumières, lorsque l'homme moderne s’est défait des chaînes de la religion, il a tenté de répondre à ces questions sans devoir faire référence à Dieu. Les réponses qu’il a pu forger n’étaient guère enthousiasmantes, mais plutôt sinistres et effrayantes : « Nous sommes un sous-produit accidentel de la nature. Le résultat de la matière associée au temps et au hasard. Notre existence est dépourvue de sens. La seule chose qui nous attende, c'est la mort. Notre vie n'est qu'une étincelle dans la noirceur infinie, une petite flamme qui apparaît, qui vacille et qui s'éteint pour toujours. »

L'homme moderne croyait qu'en se débarrassant de Dieu, il se libérerait de tout ce qui l'étouffait et le contraignait. Au lieu de cela, il découvrit qu'en tuant Dieu, il s’était rendu orphelin.

Dans ce contexte difficile de la modernité, l'espérance chrétienne traditionnelle de la résurrection a une portée et une signification encore plus grandes. Grâce à elle, l'homme découvre qu'il n'est pas un orphelin cosmique, mais qu'il est l'image personnelle du Dieu créateur de l'univers. Sa vie n'est pas vouée à la mort, car par la résurrection, il peut vivre dans la présence de Dieu pour toujours.

C'est une merveilleuse espérance. Toutefois, une espérance qui ne serait pas établie sur des faits réels ne serait ni plus ni moins qu'une illusion. Pourquoi l'espérance chrétienne de la résurrection devrait-elle constituer pour l'homme moderne plus qu'un simple vœu pieux ? La réponse réside dans la conviction chrétienne que Dieu a ressuscité un homme d'entre les morts, ce dernier devenant alors le précurseur et le modèle de notre propre résurrection. Cet homme était Jésus de Nazareth, et sa résurrection historique d'entre les morts constitue le fondement factuel sur lequel repose l'espérance chrétienne.

Bien sûr, au cours du siècle dernier, la théologie libérale n'a fait que peu de cas de la résurrection historique de Jésus. Étant donné que les théologiens libéraux avaient d'emblée rejeté la possibilité de la réalité des miracles, position héritée des déistes, une résurrection historique était, par a priori, inenvisageable à leurs yeux. L'explication mythologique de D. F. Strauss a eu pour effet de reléguer les récits de résurrection du Nouveau Testament au rang de fictions légendaires. Cette croyance en une résurrection historique était un vestige de l'Antiquité dont il était grand temps pour l'homme moderne de se débarrasser. Ainsi, dans la plus grande étude de la théologie libérale sur l'historicité de la résurrection, The Historical Evidence for the Resurrection of Jesus Christ (1907) de Kirsopp Lake, Lake s’attache à vouloir établir avec soin le fait que les récits de la résurrection ne seraient qu’un simple développement légendaire. Pour cela, il s'appuie sur l'événement concernant la visite des femmes au tombeau qui, selon lui, se seraient rendues au mauvais tombeau. Il conclut en expliquant que bien que la résurrection soit une légende, cela ne sonne en rien la fin du christianisme. En effet, la seule chose vitale pour la théologie chrétienne, serait la croyance en l'immortalité de l'âme, c’est-à-dire la croyance que nos amis et parents décédés sont toujours vivants et qu'avec le temps nous finirons par être réunis avec eux à nouveau. C’est ainsi que le NT a été supplanté par le Phédon.

La doctrine de la résurrection doit être comprise comme un événement historique

La théologie libérale n'a pas survécu à la Première Guerre mondiale, mais sa disparition n'a pas suscité pour autant un regain d'intérêt pour l'historicité de la résurrection de Jésus. En effet, les deux écoles de pensée ayant succédé à la théologie libérale partageaient sa position concernant l'historicité des événements de la vie de Jésus.

Ainsi, la théologie dialectique, proposée par Karl Barth, défend la doctrine de la résurrection. Cependant, dans cette perspective théologique, la résurrection n'est pas considérée comme un événement historique. Dans son commentaire sur le livre des Romains, rédigé en 1919, Barth a déclaré : « La résurrection touche l'histoire comme une tangente touche un cercle, c'est-à-dire sans vraiment le toucher. »

La théologie existentielle, illustrée par Rudolf Bultmann, était encore plus antithétique par rapport à l'historicité de la résurrection de Jésus. Bultmann reconnu que les premiers disciples croyaient en la résurrection littérale de Jésus et que Paul, dans 1 Corinthiens 15, tente même de prouver la réalité de la résurrection. Néanmoins, il déclare qu'une telle démarche est « fatale ». Elle réduit la résurrection du Christ à un miracle de la nature  : la résurrection d'un défunt. Il n’est pas raisonnable de demander à l'homme moderne de croire à un tel miracle avant même que celui-ci soit devenu chrétien. Par conséquent, les éléments miraculeux de l'Évangile doivent être démythifiés afin de révéler le véritable message chrétien : la promesse d’une vie authentique après à la mort, symbolisée par le message de la croix. La résurrection n’étant qu'une réitération symbolique du message de la croix, elle ne serait donc en rien essentiel. Faire appel à la résurrection comme preuve historique, comme l'a fait Paul, serait doublement malavisé, car il est de la nature même de la foi existentielle que la foi soit un « saut » sans preuve. Par conséquent, chercher des arguments historiques en faveur de la résurrection serait contraire à l’esprit même de la foi.

Il est donc clair que l’hostilité de la théologie libérale à l'égard de l'historicité de la résurrection de Jésus est restée intacte, que ce soit au sein de la théologie dialectique ou de la théologie existentielle.

Cependant, un changement remarquable s'est produit au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Les prémices de ce changement sont apparues en 1953. Cette année-là, Ernst Käsemann, un élève de Bultmann, a soutenu lors d'un colloque à l'Université de Marburg que le scepticisme historique de Bultmann envers Jésus était injustifié et contre-productif. Il a suggéré de rouvrir le débat afin de déterminer précisément où se trouvait le curseur de l'historicité de Jésus. Une nouvelle quête du Jésus historique venait de voir le jour.

Trois ans plus tard, en 1956, le théologien de Marburg, Hans Grass, a soumis la résurrection elle-même à une analyse historique. Il en arriva à la conclusion que les apparitions de la résurrection ne peuvent être considérées comme de simples visions subjectives de la part des disciples. Elles étaient des événements visuels objectifs.

Parallèlement, l'historien de l'église, Hans Freiherr von Campenhausen, a défendu dans un essai remarquable la crédibilité historique du tombeau vide de Jésus. Au cours des années suivantes, un flot d'ouvrages concernant l'historicité de la résurrection de Jésus a jailli des presses allemandes, françaises et anglaises. En 1968, le scepticisme passé était à bout et commençait à reculer de façon considérable. Concernant la résurrection de Jésus, le tournant de la seconde moitié du XXe siècle a été si important qu'il n'est pas exagéré de le qualifier de revirement de l'érudition. Ainsi ceux qui niaient l'historicité de la résurrection de Jésus semblaient maintenant être prêts à la défendre.

L'un des développements théologiques les plus importants à cet égard est sûrement le système théologique de Wolfhart Pannenberg. En effet, il fonda toute sa christologie sur les preuves historiques du ministère de Jésus et surtout sur les preuves historiques de la résurrection. C'était une évolution inespérée pour la théologie allemande d'avant 1950.

Fait tout aussi surprenant, l'un des plus grands théologiens juifs du monde, Pinchas Lapid, a déclaré qu'il était convaincu, sur la base de preuves, que Jésus de Nazareth était ressuscité d'entre les morts. Lapid se moque des critiques du Nouveau Testament, comme celles de Bultmann ou Marxsen, en raison de leur scepticisme injustifié et conclut qu'il croit, sur la base de preuves, que le Dieu d'Israël a ressuscité Jésus d'entre les morts.

Quels sont les faits qui fondent ce remarquable revirement d'opinion concernant la crédibilité des récits du Nouveau Testament quant à la résurrection de Jésus ? Il me semble qu’ils peuvent judicieusement être regroupés sous trois catégories : 1) les apparitions de Jésus après la résurrection, 2) le tombeau vide et 3) la naissance de la foi chrétienne. Passons brièvement en revue chacune d'entre elles.

Les apparitions de Jésus après sa mort

La raison principale pour laquelle a été réexaminé le dossier des apparitions post-mortem de Jésus provient sans aucun doute de l’analyse de Joachim Jeremias. A travers son analyse, il établit que l’affirmation de l'apôtre Paul, dans 1 Corinthiens 15.3-6, est certainement issue d’une tradition chrétienne plus ancienne qu'il a lui-même reçue puis transmise à ses disciples. Dans Galates 1:18, Paul rapporte qu'il était à Jérusalem trois ans après sa conversion et qu’à cette occasion il s’est entretenu pendant près de deux semaines avec Pierre et Jacques. C’est probablement à ce moment là qu’il reçut cette tradition orale, voir peut-être même avant. Étant donné que Paul s'est converti en l'an 33 apr. J.-C., on peut déduire que le témoignage des apparitions de Jésus aux différents témoins était connu moins de cinq ans après la mort de Jésus. Il est donc déraisonnable de les qualifier de « légendaires ».

Certes, on peut croire qu'il s’agissait d'hallucinations, mais on ne peut pas nier le fait qu'elles se soient pour autant produites. Les renseignements fournis par Paul nous assurent qu'à différentes occasions, différents individus et groupes ont vu Jésus vivant après sa mort. Selon Norman Perrin, le regretté critique du NT de l'Université de Chicago : « Plus on étudie la tradition en ce qui concerne les apparences, plus la roche sur laquelle elles sont basées s’affermit. » Cette conclusion est quasiment incontestable.

Bien que les spécialistes en recherche biblique ont, dans leur ensemble, revu leur position quant à la crédibilité des informations présentes dans les épîtres de Paul, nous devons reconnaître que cela n’a pas endigué le scepticisme pour autant. Ce scepticisme persistant me semble totalement injustifié. Il est fondé sur un rejet viscéral du physicalisme des apparitions relatées dans les Évangiles. Mais ces traditions qui fondent ces récits d'apparence dans les Évangiles pourraient bien être aussi fiables que les traditions sur lesquelles Paul s’est basé pour ses épîtres.

Pour que ces récits puissent être considérés dans l'ensemble comme légendaires, il faudrait nécessairement que s’écoule un temps considérable, entre l’époque où est apparu la tradition initiale et la date de rédaction du récit qui la mentionne. En effet, il faut un temps considérable pour que l'évolution et le développement des traditions puissent petit à petit supplanter les éléments historiques par des éléments fictifs. Ce facteur est généralement négligé dans les études du Nouveau Testament, comme le souligne A. N. Sherwin-White dans son ouvrage Roman Law and Roman Society in the New Testament. Le professeur Sherwin-White n'est pas théologien mais il est un éminent historien spécialiste de l'époque antique gréco-romaine qui, à peu de choses prêt, correspond à l’époque du NT. Selon le professeur Sherwin-White, les documents que nous possédons concernant l'histoire romaine ont généralement été rédigés au moins une ou deux générations, voire de plusieurs siècles, après  les événements qu'elles relatent. Pourtant, selon Sherwin-White, les historiens considèrent comme fiables ces données qu’ils utilisent pour reconstituer avec confiance ce qui s'est passé à cette période. Celui-ci fustige donc les critiques du NT du fait qu’ils ne réalisent pas la valeur de ces éléments historiques inestimables qu’ils possèdent à travers les Évangiles. Les écrits d'Hérodote fournissent un exemple d’écrits où l’on peut vérifier le  taux d'accumulation légendaire: lles tests montrent que même après deux générations, les tendances légendaires ne parviennent pas à effacer le noyau dur des faits historiques. Concernant les Évangiles, le professeur Sherwin-White déclare que pour qu'il s'agisse de légendes, le taux d'accumulation légendaire devrait être « invraisemblable » et nécessiterait en réalité,  un laps de temps beaucoup plus important que les deux générations d’écart qui les séparent le récit des faits.

Tous les spécialistes du NT s'accordent à dire que les Évangiles ont été rédigés et diffusés dès la première génération, c’est-à-dire du vivant des témoins oculaires. En effet, un nouveau mouvement important dans la recherche biblique soutient de façon convaincante que certains Évangiles ont été écrits dans les années 50 de notre ère. Cela situerait leur rédaction à la même période que celle de la lettre de Paul aux Corinthiens. Étant donné que les Évangiles s'appuient, de la même manière, sur la tradition chrétienne antérieure, il convient donc de leur accorder la même crédibilité historique que celle accordée à Paul.

Il est intéressant, à cet égard, de noter qu'aucun évangile apocryphe n'est apparu au cours du 1er siècle. Ceux-ci ne sont apparus qu'après la mort de la génération des témoins oculaires, les rendant bien plus susceptibles d’être de réelles  « fictions légendaires », contrairement aux évangiles canoniques. Le temps écoulé entre l’événement et la rédaction du récit, dans le cas des évangiles canoniques, est tout simplement trop court pour permettre une accumulation importante de légendes.

Par conséquent, je trouve injustifié le scepticisme, de certains critiques contemporains, concernant les récits des apparitions dans les Évangiles. La nouvelle appréciation de la valeur historique des renseignements transmis par Paul doit également être accompagnée d'un réexamen de la valeur historique des récits des apparitions dans les Évangiles.

Le tombeau vide

Autrefois considéré comme un outrage à l'intelligence moderne et une source d'embarras pour la théologie chrétienne, le récit du tombeau vide de Jésus est aujourd'hui classé parmi les faits communément admis concernant le Jésus historique. Ce fait est un élément d’appui supplémentaire concernant la résurrection de Jésus. Permettez-moi de passer brièvement en revue certaines preuves soutenant cette conclusion.

(1) La fiabilité historique du récit de l'ensevelissement appuie le fait du tombeau vide. Si le récit de l'ensevelissement est exact, l'emplacement du tombeau de Jésus était connu des chrétiens et des juifs. Dans ce cas, on peut déduire facilement l’historicité du tombeau vide. En effet, si Jésus n'était pas réellement ressuscité et que le lieu de son ensevelissement était connu alors :

(a) les disciples n'auraient jamais pu croire à la résurrection de Jésus. Pour un juif du 1er siècle, l'idée qu'un homme puisse ressusciter d'entre les morts alors que son corps gisait encore dans un tombeau, était une contradiction en soi. Comme l’a dit Earl Ellis, un critique du Nouveau Testament, : « Il est très improbable que les premiers chrétiens palestiniens n’aient pas considéré la résurrection comme une résurrection physique rendant “le tombeau vide'' nécessaire. Pour eux, une anastasis (« résurrection » en grec biblique) sans tombeau vide aurait été tout aussi insensée que l’idée un cercle carré. »

(b) Dans le cas de figure où les disciples auraient tenté de prêcher la résurrection, bien que le corps eût été encore dans le tombeau, il aurait été peu probable que d’autres personnes se convertissent. Tant que le corps était présent dans le tombeau, il était impossible que naisse un mouvement chrétien, fondé sur la croyance de la résurrection, à Jérusalem, ville où le tombeau était situé.

(c) Les autorités juives auraient dévoilé toute la supercherie. La solution la plus efficace et la plus certaine pour bâillonner la proclamation de la résurrection de Jésus aurait été de pointer simplement du doigt le tombeau dans lequel le corps de Jésus se trouvait encore.

Pour ces trois raisons, l'exactitude du récit de l'ensevelissement corrobore l'historicité du tombeau vide. Pour ceux qui veulent nier l'existence du tombeau vide, le récit de l'ensevelissement compte parmi les traditions historiques les mieux attestées qui soient, ne leur en déplaise. Plusieurs raisons permettent d’établir ce niveau d’attestation. Pour n'en citer que quelques-un :

(i) L'ensevelissement est mentionné dans la troisième ligne de la tradition chrétienne des premiers disciples citée par Paul dans 1 Cor. 15.4.

(ii) Il est également mentionné dans le récit pré-marcien de la Passion que Marc a utilisé en tant que source pour la rédaction de son Évangile.

(iii) Le récit lui-même ne présente aucune trace de développement légendaire.

(iv) Le récit concorde avec les preuves archéologiques concernant les types et les emplacements des tombeaux existant à l'époque de Jésus.

(v) Il n'existe aucune autre tradition concurrente concernant l'ensevelissement.

Pour ces raisons et d'autres encore, la plupart des spécialistes s'accordent à dire que l'histoire de l'ensevelissement est fondamentalement historique. Mais si tel est le cas, alors, comme je l'ai expliqué, la conclusion amenant au fait que le tombeau ait été trouvé vide coule de source.

(2) Le témoignage de Paul confirme la réalité du tombeau vide. On peut mentionner deux aspects de la preuve apportée par Paul.

a) Dans la tradition citée par Paul, l'expression « il est ressuscité » venant après « il a été enseveli » sous-entend que le tombeau était vide. Un juif du premier siècle n'aurait pas pu raisonner autrement. Comme l'observe E.L. Bode, le concept d'une résurrection spirituelle laissant le corps reposer dans le tombeau est propre à la théologie moderne. Pour les juifs, ce sont les restes humains présents dans les tombeaux qui étaient l’objet de la résurrection. C’est de là qu’est issue les pratiques funéraires juives voulant que l'on conserve soigneusement les ossements des morts dans des ossuaires en vu de cette résurrection des morts à la fin des temps. Il ne fait aucun doute que Paul, ainsi que la tradition chrétienne qu'il cite, présupposent l'existence du tombeau vide.

b) L'expression « le troisième jour » se réfère probablement à la découverte du tombeau vide. Cependant, personne n'ayant été témoin oculaire de la résurrection de Jésus, comment se fait-il que les premiers chrétiens ont pu se focaliser sur la date du « troisième jour » ? La réponse la plus vraisemblable est que les femmes ont découvert le tombeau vide le troisième jour, et tout naturellement, la date de la résurrection elle-même finit par être fixée ce jour-là. Cet élément étant transmis par Paul dans son Épître aux Corinthiens, nous pouvons en déduire que nous disposons de preuves suffisamment anciennes pour appuyer le fait que le tombeau de Jésus fut vide.

(3) Le récit du tombeau vide faisant partie du récit de la passion pré-marcien est donc très ancien. Le récit du tombeau vide représentait probablement la conclusion de la source qu'a consultée Marc pour rédiger les événements du récit de la Passion. Puisque l’Évangile de Marc est le plus ancien de nos Évangiles, cette source doit elle-même être encore plus ancienne. Le commentateur Rudolph Pesch prétend qu’il s’agit d’une source incroyablement ancienne. Il se base sur deux éléments pour soutenir cette conclusion :

(a) Le récit de Paul concernant la Cène dans 1 Cor. 11:23-5 présuppose l’existence du récit de Marc. Puisque les traditions de Paul sont elles-mêmes très anciennes, la source de Marc doit être encore plus ancienne.

(b) Le récit de la Passion pré-marcien ne désigne jamais le souverain sacrificateur par son nom. C’est comme si je disais : « Le Président donne un dîner à la Maison-Blanche » et que tout le monde sait de qui je parle, en l'occurrence de l’homme qui est actuellement au pouvoir. De la même manière, le récit de la Passion pré-marcien fait référence au « souverain sacrificateur » comme s'il était encore en fonction. Puisque Caïphe était en fonction de 18 à 37 ap. J-C, la source pré-marcienne doit dater de moins de sept ans après la mort de Jésus. Cette source qui remonte donc aux premières années de l’église de Jérusalem est dès lors une source de renseignements historiques ancienne et fiable.

(4) Le récit est simple et ne comporte pas de développement légendaire. Le récit du tombeau vide n’est pas empreint des thèmes théologiques et apologétiques typiques caractérisant un récit légendaire tardif. La façon la plus convaincante d’apprécier ce point est peut-être de le comparer aux récits du tombeau vide que l'on trouve dans les évangiles apocryphes du deuxième siècle après J.-C.. Prenons l’exemple de l'évangile selon Pierre, où une voix retentit du ciel pendant la nuit, la pierre se déplace d’elle-même, et deux hommes descendent du ciel pour entrer dans le tombeau. On voit ensuite trois hommes sortir du tombeau, les deux premiers soutenant le troisième. Les têtes des deux premiers atteignent  les nuages, mais celle du troisième dépasse les nuages. Puis une croix sort du tombeau et une voix demande : « As-tu annoncé la nouvelle à ceux qui dorment ? » Ce à quoi la croix répond : « Oui ». Dans l'Ascension d'Isaïe, Jésus sort du tombeau en s'asseyant sur les épaules des anges Michel et Gabriel. Voilà à quoi ressemblent de vraies légendes : contrairement aux récits évangéliques, elles sont colorées par des thèmes théologiques.

(5) Le tombeau vide fut probablement découvert par des femmes. Pour comprendre ce point, il faut se rappeler de deux faits concernant le statut des femmes dans la société juive.

(a) La femme était en bas de l'échelle sociale juive. On peut observer cette réalité dans certaines expressions rabbiniques comme : « Mieux vaut brûler les paroles de la loi que de les remettre à une femme » (Sotah 19a) ou encore : « Heureux l'homme qui a des fils, mais malheureux celui qui a des filles » (Kiddushin 82b).

b) Le témoignage des femmes avait si peu de valeur que, selon l'historien juif Josèphe, elles n'avaient même pas le droit de témoigner dans une cour de justice. À la lumière de ces faits, il est très étonnant que ce soit des femmes qui aient découvert le tombeau vide de Jésus. Une légende écrite tardivement aurait certainement mise en scène des hommes comme Pierre ou Jean concernant la découverte du tombeau vide. Le fait que les principaux témoins du tombeau vide mentionnés dans l'Évangile n’aient pas été des hommes mais plutôt des femmes, dont le témoignage n'avait aucune valeur, est simplement dû au fait,  qu'on le veuille ou non, que ce soient elles qui ont découvert le tombeau vide et que les Évangiles le relatent avec précision.

(6) La toute première polémique juive présuppose que le tombeau était vide. En Matthieu 28:11-15, nous observons une tentative des chrétiens de réfuter la toute première polémique juive au sujet de la résurrection. La version des faits inventés par les responsables juifs affirmait que les disciples avaient volé le corps. Les chrétiens ont répondu à cela en rappelant qu'un gardien gardait le tombeau, après quoi la version a été révisée pour y ajouter le fait que le gardien se serait endormi. L’élément important dans le déroulé de cette controverse n'est pas l'historicité ou non des gardes, mais le fait que les deux parties sont d’accord sur le fait que le corps n'était plus là. La première réponse des responsables juifs face à la proclamation de la résurrection fut une tentative d'expliquer pourquoi le tombeau était vide. Ainsi, même les objections des opposants aux premiers chrétiens soutiennent l'historicité du tombeau vide.

Nous pourrions continuer, mais vous avons sûrement déjà suffisamment d’éléments qui permettent d’expliquer la raison du changement de position des spécialistes sur la question de l'historicité du tombeau vide. Selon Jakob Kremer : « La plupart des exégètes croient fermement à la fiabilité des déclarations bibliques concernant le tombeau vide. » Il fournit ensuite une liste, à laquelle son propre nom est ajouté, de vingt-huit éminents spécialistes soutenant la fiabilité du tombeau vide. Je connais, moi-même, au moins seize autres spécialistes pouvant encore étoffer sa liste. Il est donc, aujourd'hui, largement reconnu que le tombeau vide de Jésus est un fait historique. Comme D.H. Van Daalen l'a souligné : « il est extrêmement difficile de s'opposer à la réalité du tombeau vide sur des bases historiques ; ceux qui s'y risquent s'appuient sur des postulats théologiques ou philosophiques. » Il se pourrait plutôt qu’il faille changer de postulats théologiques et philosophiques à la lumière des faits historiques.

La meilleure explication de la naissance de la foi chrétienne

Même les érudits les plus sceptiques admettent que les premiers disciples, au moins, croyaient sincèrement que Jésus avait été ressuscité des morts. En effet, les disciples avaient mis presque tous leurs espoirs dans cette conviction. Le Christianisme n'aurait jamais pu voir le jour sans la croyance en la résurrection de Jésus. La crucifixion serait alors restée la tragédie finale de la vie malheureuse de Jésus. L'origine du Christianisme dépend entièrement de la croyance des premiers disciples dans le fait que Jésus était ressuscité d'entre les morts. La question inévitable se pose alors : comment expliquer l'origine de cette croyance ? Comme le souligne R. H. Fuller, même les critiques les plus sceptiques doivent admettre qu'il a fallu un facteur « X » quelconque pour déclencher ce mouvement que représente l’expansion immédiate du Christianisme après la mort de Jésus-Christ. Mais quel a bien pu être ce facteur « X » ?

Si l'on refuse d'admettre que ce facteur  « X »  soit en réalité la résurrection de Jésus, on ne peut alors expliquer la croyance des disciples en cette résurrection que par des influences juives ou chrétiennes. Il est évident qu'elle ne peut être le résultat d'une influence chrétienne, car à cette époque le christianisme n'existait pas ! Puisque cette croyance en la résurrection de Jésus est le fondement de l'origine de la foi chrétienne, il est impossible qu'elle résulte de la foi chrétienne elle-même (vu qu’elle n’existait pas encore).

On ne peut pas dire non plus que cette croyance en la résurrection était due aux influences juives. Pour comprendre cela, il faut revenir en arrière. Dans l’Ancien Testament, on mentionne à trois reprises la croyance juive en la résurrection des morts au jour du Jugement (Ézéchiel 37; Ésaïe 26.19; Daniel 12.2). La résurrection des morts prit la forme d'une espérance qui se généralisa. Il en est régulièrement fait mention dans la littérature juive de cette époque. Du temps de Jésus, le groupe religieux juif des pharisiens maintenait la croyance en la résurrection (Jésus approuvait d’ailleurs cette position) alors que l’autre groupe religieux important des Sadducéens rejetait cette doctrine. Quoi qu’il en soit, la notion de résurrection n’était pas nouvelle en soi.

Cependant, la résurrection de Jésus se distinguait de la conception juive de la résurrection à deux égards importants et fondamentaux. Dans la mentalité juive, la résurrection (1) avait toujours lieu après la fin des temps, elle n’était pas intégrée à l’Histoire, et (2) elle s’appliquait toujours à tous les êtres humains, non pas un individu isolé. La résurrection de Jésus, au contraire, eu lieu au cours de l’Histoire et s’est appliquée à une seule personne.

En ce qui concerne le premier point, la croyance juive a toujours été qu'à la fin des temps, Dieu ressusciterait tous les justes morts et les recevrait dans son Royaume. Il y a, certes, des exemples dans l'Ancien Testament de résurrections de morts ; mais dans ces cas les personnes mourraient à nouveau après leur résurrection. La résurrection pour la vie éternelle et glorieuse devait avoir lieu à la fin des temps. Nous retrouvons cette perspective juive dans les Évangiles eux-mêmes. Ainsi, lorsque Jésus assure à Marthe que son frère Lazare ressusciterait, elle lui répondit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. » (Jean 11.24). L'idée d'une résurrection dans l'Histoire ne l'effleurait même pas ; elle croyait que Jésus parlait de la résurrection à la fin des temps. De même, lorsque Jésus dit à ses disciples qu'il ressusciterait d'entre les morts, ils pensaient qu'il parlait de sa résurrection à la fin des temps (Marc 9.9-13). L'idée qu'une véritable résurrection puisse avoir lieu avant que Dieu instaure le Royaume des Cieux à la fin des temps leur était totalement étrangère. Le renommé Joachim Jeremias, spécialiste allemand du Nouveau Testament, écrit :

« Le judaïsme antique n’avait aucune notion d'une résurrection anticipée inscrite dans l’histoire. Rien dans la littérature n'est comparable à la résurrection de Jésus. On connaissait, bien sûr, des résurrections de morts, mais il était toujours question de réanimations, d’un retour à la vie terrestre. Une résurrection dans la doxa (gloire) n’est jamais mentionnée, dans la littérature judaïque ancienne, comme un événement ayant lieu au sein de l’Histoire. »

Par conséquent, les disciples, face à la crucifixion et à la mort de Jésus, ne s’attendaient sûrement pas à une résurrection avant la fin des temps. Ils auraient, au contraire, certainement veillé avec soin sur le tombeau de leur maître, le gardant comme un lieu saint dans lequel ses ossements seraient jusqu’à cette résurrection finale. Ils n’auraient pas pu penser à cette idée, non juive et farfelue, que Jésus soit déjà ressuscité.

Quant au deuxième point, l'idée juive de la résurrection a toujours été celle d'une résurrection générale de tous les morts, et non d'un seul individu. C'est le peuple, ou l'humanité dans son ensemble, que Dieu devait ressusciter lors de la résurrection. Mais dans le cas de la résurrection de Jésus, Dieu n'a ressuscité qu'un unique homme. De plus, la perspective selon laquelle la résurrection du peuple était conditionnée par la résurrection du Messie n'existait pas. C'était un concept totalement inconnu. Or, c'est précisément ce qui est arrivé dans le cas de Jésus. Ulrich Wilckens, un autre éminent critique allemand du Nouveau Testament, explique :

« Les textes juifs ne mentionnent nulle part une résurrection individuelle ayant lieu avec celle des justes à la fin des temps, qui s'en distingue et s'en sépare ; la participation des justes au salut de la fin des temps dépend de leur appartenance au Messie, ressuscité d'avance par Dieu comme étant “les prémices de ceux qui sont morts" (1 Corinthiens 15:20). »

Il est donc évident que les disciples n'auraient pas, en raison d'influences chrétiennes ou juives, émis l'idée que Jésus seul soit ressuscité des morts. Ils attendaient avec impatience ce jour où Lui et tous les justes d'Israël seraient ressuscités par Dieu pour la gloire.

La croyance des disciples en la résurrection de Jésus ne peut donc être expliquée comme le résultat d'influences chrétiennes ou juives. Laissés à eux-mêmes, les disciples n’auraient jamais eu idée d'une telle histoire que celle de la résurrection de Jésus. Et souvenez-vous : c'étaient des pêcheurs et des collecteurs d’impôts, non des théologiens. Le mystérieux facteur « X » manque toujours à l'appel. Selon C. F. D. Moule de l'université de Cambridge, il s'agit, concernant la résurrection, d'une croyance qui ne peut être expliquée par une influence historique antérieure. Il fait remarquer que nous sommes dans une situation où un grand nombre de personnes ont maintenu fermement cette croyance, qui ne peut s'expliquer ni en se référant à l'Ancien Testament ni aux pharisiens. De surcroît, ces personnes ont maintenu fermement cette croyance même lorsque les juifs les ont exclus de la synagogue. Selon le professeur Moule, l'origine de cette croyance doit provenir du fait que Jésus est réellement ressuscité d'entre les morts :

« Si la venue dans le monde du Nazaréen, phénomène attesté de façon indéniable par le Nouveau Testament, ouvre une immense brèche dans l'Histoire, une brèche ayant l'envergure et la forme de la Résurrection, quel moyen l'historien laïc propose-t-il pour la colmater ? [...] L'émergence et la croissance rapide de l'Église de Christ [...] restent une énigme pour tout historien qui refuse de prendre au sérieux la seule explication offerte par l'Église elle-même. »

La résurrection de Jésus est donc la meilleure explication de la naissance de la foi chrétienne. Pris ensemble, ces trois grands faits historiques que sont les apparitions de Jésus après sa mort, le tombeau vide et l’origine de la foi chrétienne semblent faire de la résurrection de Jésus la seule explication plausible.

Réponses aux théories alternatives

Bien entendu, des raisonnements alternatifs ont été avancés pour tenter d’expliquer les apparitions de Jésus après sa mort, le tombeau vide, et la naissance de la foi chrétienne. Cependant, selon les spécialistes actuels, ils n’ont pas réussi à proposer une explication des faits qui tiennent la route. On peut le constater aisément en examinant rapidement les principales théories alternatives qui ont été proposés.

A. Les disciples auraient dérobé le corps de Jésus et auraient menti au sujet de ses apparitions. Il s'agit, nous l'avons vu, de la première contre-attaque à propos du tombeau vide. Contre-attaque repris comme fer de lance par les déistes au cours du XVIIIe siècle. Cette théorie est rejetée unanimement par les chercheurs actuels. Elle subsiste, de nos jours, uniquement dans la presse populaire qui recherche le sensationnel. Voici simplement deux des éléments forts contredisant ce point de vue : (i) il est moralement impossible d'accuser les disciples de Jésus d'un tel crime. Quels qu’aient été leurs défauts, il s’agissait certainement d’hommes et de femmes fervents et bons, et non d’imposteurs. Toute personne ayant lu le Nouveau Testament sans préjugé ne peut douter de la sincérité évidente de ces premiers croyants. (ii) Il est psychologiquement impossible d'attribuer aux disciples un état d’esprit si fourbe et malhonnête susceptible d’élaborer une telle imposture. Au moment de la crucifixion, les disciples étaient désorientés, désorganisés, craintifs, en proie au doute et accablés par le deuil. Ils n'étaient donc ni disposés ni équipés mentalement pour concevoir un tel canular. Dès lors, s’évertuer à faire passer la réalité du tombeau vide et les apparitions post-résurrection pour une tromperie complotiste semble grotesque.

B. Jésus n’est pas mort sur la croix, mais il a été placé vivant dans le tombeau où il a repris conscience puis s’est échappé en tentant de convaincre les disciples qu’il était ressuscité des morts. Cette théorie, de la « mort apparente », a été défendue par les rationalistes allemands de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, et a même été adoptée par le père de la théologie libérale, F. D. E. Schleiermacher. Cependant, aujourd'hui, la théorie a été entièrement abandonnée : (i) du point de vue médical, il est quasiment impossible que Jésus ait survécu aux supplices endurés lors de sa torture et de sa crucifixion, et encore moins qu'il ne soit pas mort de froid dans le tombeau. (ii) Cette théorie ne colle absolument pas avec les croyances des disciples, car un Jésus moribond ayant désespérément besoin de soins médicaux n’aurait pas suscité l’adoration des disciples comme leur Seigneur glorieux ressuscité et vainqueur de la mort. De plus, selon cette hypothèse, puisque Jésus savait qu'il n'avait pas réellement triomphé de la mort, cette théorie le réduit à un piètre charlatan qui a trompé ses disciples en leur faisant croire qu'il était ressuscité, ce qui est totalement absurde. Pour ces simples raisons, la théorie de la « mort apparente » devient indéfendable.

C. Les apparitions de Jésus après sa mort n’étaient que des hallucinations et les disciples en ont déduit à tort qu'il était ressuscité. La théorie des hallucinations s’est répandue au cours du XIXe siècle et a continué d’être populaire pendant la première moitié du XXe siècle. Encore une fois, il y a de bonnes raisons de rejeter cette hypothèse : (i) il est peu plausible, sur le plan psychologique, qu'une telle succession d'hallucinations puisse se produire. Les hallucinations sont généralement causées par des maladies mentales ou des drogues. Dans le cas des disciples, la préparation psycho-biologique préalable semble faire totalement défaut. Les disciples ne s’attendaient aucunement à revoir Jésus vivant. La seule chose à laquelle ils s’attendaient était qu’un jour ils seraient à nouveau réunis avec lui dans le Royaume de Dieu. Il n'y avait donc aucune raison pour eux de revoir Jésus vivant d'entre les morts avant la fin des temps dans le cadre d’une hallucination. De plus, la fréquence et la variété des circonstances démentent la théorie des hallucinations. Jésus est apparu, non pas une seule fois, mais à plusieurs reprises ; non pas à une seule personne, mais à plusieurs personnes ; non pas seulement à des personnes seules, mais à des groupes ; non pas à un seul endroit ou dans une seule circonstance, mais dans plusieurs ; non pas seulement à des croyants, mais aussi à des sceptiques et des incroyants. Cette théorie des hallucinations ne peut pas expliquer plausiblement une telle diversité de faits. (ii) Les hallucinations n'auraient en aucun cas pu mener les disciples à croire en la résurrection de Jésus. En tant que projections de notre propre esprit, les hallucinations ne peuvent pas contenir des éléments qui n’existent pas déjà dans nos pensées. Pourtant, nous avons déjà vu que la résurrection de Jésus différait sur deux points majeurs de la conception que les juifs en avaient. Étant donné que les disciples étaient juifs, s’ils avaient eu des hallucinations, ils auraient eu des visions de Jésus glorifié dans le sein d’Abraham, où les justes décédés d’Israël demeurent jusqu’à la résurrection à la fin des temps. Par conséquent, les hallucinations n'auraient pas suscité la croyance en la résurrection de Jésus, une idée qui allait à l'encontre du mode de pensée juif. (iii) La théorie des hallucinations ne peut servir à réfuter toutes les preuves. Elles peut constituer une éventuelle explication des apparitions de Jésus après sa mort, mais elle ne peut s’attaquer à la réalité du tombeau vide. La théorie des hallucinations n'offre donc aucune réponse complète et satisfaisante. Il semble donc que cette hypothèse de l'hallucination ne réussisse pas mieux que ses prédécessrices à discréditer de manière sérieuse les données entourant la résurrection du Christ.

Donc aucune des théories alternatives mentionnées ci-dessus ne peut expliquer les preuves de façon aussi plausible que la théorie de la résurrection elle-même. On pourrait se demander : « Eh bien, alors, comment les érudits sceptiques expliquent-ils les apparitions de Jésus, le tombeau vide, et l’origine de la foi chrétienne ? » La réalité, c'est qu’ils n'ont pas de réponse. Les érudits de notre époque ne disposent d’aucune théorie alternative à la résurrection de Jésus qui tienne la route. Ceux qui rejettent la résurrection comme un fait historique avouent qu’ils n'ont simplement pas d’autre explication.

Conclusion

Ces trois grands faits que sont les apparitions de Jésus après sa mort, le tombeau vide, et l’origine de la foi chrétienne conduisent inévitablement à une seule et même conclusion : Jésus est bel et bien ressuscité. Par conséquent, il est donc vain de vouloir reprocher à un homme rationnel de croire qu’un miracle s’est produit le premier matin de Pâques.